Maman à sa fenêtre du 13 rue Broussais à Dinan " KER ROBERT " à la magnifique porte en bois sculpté . Aux côtés de maman le benjamin de la famille Serge et une fillette de ses amies . Photo de 1950 .
Une pièce sans confort d'un meublé appartenant à madame Thomas propriétaire du café 11 , rue Aristide Briand qui m'avait à la bonne .
On entrait par la cour équipée d'un wc turc , d'un lavoir commun en béton ainsi que d'une pompe manuelle parfois à amorcer pour s'approvisionner en eau provenant du puits situé au centre de la cour . J' ignore si l'eau de ce puits ( jouxtant le WC à la turc ) a été la cause de mon hospitalisation au pavillon des isolés ( contagieux ) à l'hôpital de Dinan pour fièvre typhoïde , en ces années d'après guerre .
Le fils de la propriétaire ancien résistant n'a pas apprécié la présence en ces lieux d'un petit boche 4 ans après la guerre et me l' a fait ressentir de sa main lourde . A la disparition de sa maman ( qui adorait le petit garçon que j'étais ) il est devenu ambulancier à l' adresse du café .
Dans mes années " 40 " au numéro 13 rue Broussais j'ai toujours vu au fronton de l'entrée juste au-dessus de sa magnifique porte , une plaque affichant :
" KER ROBERT " . Il paraîtrait qu'elle aurait disparu ? Avec Google malgré un angle de vue défavorable j'ai pu vérifier que la belle porte en bois était toujours en place .
Un peu plus loin au bout de la rue , les " Caradeucs " quartier dont les habitants autres victimes de la guerre vivaient dans des baraquements . Ici , ce c'était guère mieux .
Je me souviens avoir vu maman interpeller un soir une dame âgée des Caradeucs qui revenait de la plaine de Mordreuc chargée d'un sac de coques et négocier avec elle une portion de sa récolte de fruits de mer . ( S'agit-il de la petite " Mère Alice " figure bien connue du quartier des Buttes ? ) Il y a 70 ans de cela .
On peut vivre sans richesse , presque sans le sous
Mais vivre sans tendresse , on ne le pourrait pas ..
On ne le pourrait pas .
( Noël Roux & Hubert Giraud ) La Tendresse .